Séverine BIDAUD, dite Lady Severine, débute la danse hip-hop en 1996. Sa rencontre avec les pionniers du Poppin’ The Electric Boogaloos est pour elle une révélation.
Elle suit puis organise de nombreuses formations avec « ses maîtres » et d’autres créateurs américains, en tant que Chargée de Développement des danses urbaines à l’ADIAM 91 (Association Départementale d’Informations et d’Actions Musicales et chorégraphiques en Essonne) entre 1999 et 2003. Son poste, pour le Conseil Général de l’Essonne, lui a permis d’acquérir une solide expérience en la matière : elle structure et développe la danse hip-hop sur ce territoire, avec la mise en place de formations de formateurs, d’accompagnements chorégraphiques, de création de cours de danses urbaines, de festivals, de battles… En 2002, elle est pionnière en organisation de Battles internationaux en France. Ainsi elle co-organise avec l’association URGE « L’Original B.boys Contest / Défi Benji-Crumbs » à Brétigny-sur-Orge (91), puis avec 6e Dimension le « Power Battle Circle » aux Arènes de l’Agora d’Evry en 2003…
En tant que danseuse, Lady Severine investit le milieu des battles et s’impose internationalement en s’emparant de la 3ème place lors de compétitions mondiales individuelles mixtes en 2002 et 2003 aux USA : B.boys Summit à Los-Angeles et B.boys Pro-Am à Miami. Après cette remarquable ascension, elle est nominée au Dance Hip-Hop Award 2003 à Hollywood (USA). En 2006, elle remporte le Funkstyle contest à Clamart / catégorie Popping mixte, jugé par Boogaloo Sam, créateur de ce style.
En 2004, elle évolue dans le milieu de la création chorégraphique et rejoint la compagnie Montalvo-Hervieu et danse dans plusieurs pièces jusqu’en 2012 : les Paladins, On danfe, La Bossa Fataka de Rameau et Lalala Gershwin. En 2009, elle est interprète pour la compagnie Black Blanc Beur dans My Tati Freeze. De 2011 à 2014, elle danse pour Marion Levy dans la création Dans le ventre du loup et en 2014 elle intègre la pièce de Laura Scozzi Barbe Neige qui tournera jusqu’en mai 2017.
Parallèlement à sa carrière d’interprète, elle évolue en tant que chorégraphe.
Elle cofonde en 1998 avec sa sœur Jane-Carole Bidaud, la compagnie 6e DIMENSION dont elle deviendra la chorégraphe principale à partir de 2002. Ainsi, elle écrit et dirige plusieurs projets essentiellement féminins et imprime sa marque de fabrique pendant longtemps : réunir des pointures féminines, chacune spécialiste dans une technique de la street-dance, pour s’ouvrir à une autre sensibilité.
En 2004, c’est le début d’une longue collaboration avec Disneyland Paris, qui lui confie la création de nombreux spectacles hip-hop présentés lors de différents évènements, tels que le festival Halloween, jusqu’en 2012.
Afin de pousser plus loin la théâtralité de sa danse, en 2009, elle rencontre Jacky Sigaux, auprès de qui elle se formera au Théâtre de boulevard. Dans cette même démarche artistique, en 2011, elle se forme aux techniques de clown avec Mylène Lormier, cie carte blanche et en 2012, elle se perfectionne en comédie, auprès de Xavier Letourneur, Corinne Boijols, Roland Marchisio…
Avec les années, Séverine Bidaud construit petit à petit son style chorégraphique. Ses différentes collaborations, en tant qu’interprète, ainsi que ses rencontres avec d’autres chorégraphes étrangers, tels que Robyn Orlin et Kaori Ito influenceront son esthétique. Son écriture se rapproche aujourd’hui d’une démarche empruntée à la danse contemporaine. Dans ses créations, Séverine Bidaud utilise le hip-hop comme un langage corporel à part entière, un vecteur puissant permettant aux danseurs traversés par de multiples sensations de communiquer leurs émotions, leurs sentiments au spectateur, dans des univers poétiques décalés.
Avec Je me sens bien, elle écrit ce qu’elle considère comme « sa première pièce » en 2010, en mettant sa sensibilité au service d’un sujet rarement abordé par les danseurs du genre : la vieillesse. « Je me sens bien » a reçu plusieurs prix dont le Prix de l’écriture « Beaumarchais SACD » en 2010. Puis suivra « Dis, à quoi tu danses? » en 2015, « Hip-hop, est-ce bien sérieux? » en 2019 avec Marion Aubert pour la co-écriture des textes, puis « Faraëkoto » en 2020. Ses pièces seront très largement diffusées sur le réseau national.
Pour elle, et ce depuis le début, la création n’a de sens que si elle s’accompagne d’actions artistiques visant à la sensibilisation et à la participation du public, dans une volonté d’échanges et de rencontres des spectateurs. Ainsi, pour nourrir ses projets, elle va à la rencontre des individus, du public, chez eux, mais pas seulement. Collecte de témoignages, expériences racontées, cuisine et mouvements partagés, c’est ce qui symbolise sa démarche. Baignée dans la culture Bal avec la cie Montalvo-Hervieu, c’est ainsi qu’elle crée des Bals Hip-hop, avec la complicité de Carlo Diaconale, à partir de 2010, afin de créer des endroits de communication entre les générations.
C’est sur cette voie qu’elle continue cette démarche au sein de la compagnie 6e Dimension en imaginant un grand nombre d’actions culturelles, qu’elle met en place en partenariat avec diverses structures, autour de ses créations.
Pour elle, la danse hip-hop n’a pas de frontière, toutes les formes artistiques peuvent y trouver leur place et enrichir le jeu. Tous les publics peuvent capter cette sensibilité.